Avoir devant soi Guillaume Lavoie, passionné de politique américaine, est synonyme de discussions au sujet du pays de l’Oncle Sam. Mais comment la région est-elle impactée par ce qui passe aux États-Unis, au juste?
« Le Saguenay-Lac-Saint-Jean est impacté et lié à ce qui se passe ailleurs sur la planète, analyse-t-il. On est une région où on a encore plus raison de s’intéresser à ce qui se passe ailleurs parce que ça nous impacte directement. À commencer par les États-Unis: la majorité de ce qu’on vend, on le vend aux USA. C’est normal, parce que c’est un énorme marché collé sur nous. »
Guillaume Lavoie cite une leçon retenue de l’ex-premier ministre Bryan Mulroney. « M. Mulroney disait que son objectif, à chaque fois qu’il laissait tomber quelque chose sur le bureau du président Reagan, c’est qu’il fallait s’organiser pour qu’il s’interroge ensuite sur le comment que ça pourrait impacter sa relation avec le Canada. Quand on parle aux Américains, on ne leur dit pas pourquoi c’est bon pour nous. Disons-leur plutôt pourquoi c’est bon pour eux! »
Il donne l’exemple de l’aluminium. « Regarde l’aluminium, par exemple. L’aluminium canadien, considéré comme de l’aluminium nord-américain, ça va faire en sorte que leurs voitures vont coûter moins cher. Tout ce qui est fait en aluminium, au final, tout cela va coûter moins cher et être beaucoup plus sécuritaire. On retrouve aussi des avantages dans ce qui est canadien en ce qui concerne le bois. Enlève le bois d’œuvre canadien, le prix des maisons aux États-Unis va augmenter! Il faut leur présenter le tout de cette manière-là. »
Bâton du pèlerin
Guillaume Lavoie croit qu’il ne faut pas attendre que les États-Unis se préoccupent de nous.
« C’est à nous, comme région, de prendre notre bâton du pèlerin et d’aller à leur rencontre. Tu ne peux pas convaincre les Américains si tu ne t’intéresses pas à eux et si tu ne les comprends pas. »
Retraité politique?
L’homme a aussi été conseiller municipal à Montréal pendant quatre ans. Retournera-t-il en politique sous une quelconque forme?
« Voici comment je vois la vie dans la politique et à l’extérieur de la politique. Si tu es en politique, tu peux écrire la liste des priorités. Si tu es à l’extérieur de la politique, tu te bats pour mettre des choses sur cette liste des priorités. Les deux rôles sont nobles. Mais surtout: ne jamais dire jamais », conclut-il.