Il y a de la fébrilité dans l’air à la base militaire de Bagotville depuis qu’Ottawa a annoncé officiellement que les F-18 seront remplacés par des F-35 à partir de 2026. Le Réveil a pu le constater lors d’une visite au quartier général afin de rencontrer le nouveau commandant de la 3e escadre, le colonel Colin Marks.
Le colonel Marks, qui dirige la base depuis à peine plus d’un mois, s’est dit excité et très content que le travail commence enfin pour préparer l’arrivée de ces chasseurs. Il rappelle qu’ils sont attendus depuis plus de 20 ans pour remplacer les F-18 vieillissants.
Et les importants travaux à venir afin d’accueillir ces avions permettront selon lui d’assurer l’avenir de la base militaire pour encore plusieurs décennies.
« C’est vraiment un grand défi. Et pour moi, c’est l’apogée de ma carrière. Oui, c’est une grosse charge de travail, mais ça ne me fait pas peur. Je garde surtout en tête le fait que tous les efforts qu’on fait maintenant, ça va nous aider pour les prochains 60 à 70 ans. »
Le plus haut gradé actuel, qui a pris la relève de Normand Gagné le 26 janvier dernier, dit ignorer encore le nombre précis d’appareils qui seront déployés au Saguenay. Ottawa en achètera 88 pour près de 20 G$ et certains se retrouveront aussi à la base de Cold Lake.
Ampleur des investissements
Même chose en ce qui concerne l’ampleur des investissements à venir. Interrogée par Kyk FM, la ministre de la Défense nationale, Anita Anand, a avancé le chiffre de 500 M$ pour la base de Bagotville, mais ce montant pourrait être plus élevé.
Quoiqu’il en soit, les entrepreneurs d’ici devraient obtenir plusieurs contrats souligne le colonel Marks.
« Il y aura beaucoup d’argent investi sur la base et dans la région. Ça va aider l’industrie à Saguenay et ce sera bon pour l’économie. »
Les F-35 permettront aussi à la base militaire de mieux remplir ses missions ajoute le commandant.
« Les changements qu’on va faire sont absolument nécessaires. On a choisi un bon chasseur et ça va nous donner des capacités modernes pour répondre aux besoins. C’est un appareil de 5e génération qui va nous faire monter au plus haut niveau. »
Autre étape sur le terrain
Fait à noter, au moment même où le journal visitait le secteur, une autre étape sur le terrain a été franchie pour planifier ces travaux de réaménagement très importants. L’équipe du Projet de capacité des futurs chasseurs d’Ottawa était sur place du 21 au 24 février pour évaluer les installations et les besoins.
Parmi ces gens, environ une centaine de personnes, figuraient notamment des représentants du fabricant de l’appareil Lockheed Martin.
« Ils font le tour pour préparer l’installation des F-35, voir tous les aspects et les changements qu’on devra faire, par exemple au niveau de la logistique, les communications ou la sécurité. Il y a plusieurs militaires parmi eux, mais aussi des civils. Je les ai rencontrés. Ils vont faire un rapport et gérer le projet. Le ministère de la Défense nous transmettra des instructions. C’est stimulant. C’est un premier pas pour le reste de nos vies, pour l’avenir. »