Pénurie de personnel en éducation : Un bilan loin d’être réjouissant

Sara-Léa Bouchard, collaboration CKAJ
Pénurie de personnel en éducation : Un bilan loin d’être réjouissant

Un portrait préoccupant de l’état des conditions de travail et de pratique des professionnelles et professionnels de l’éducation du Saguenay-Lac-Saint-Jean et de la Baie-James a été dévoilé mardi. Un bilan qui s’avère loin d’être positif pour la région. 

« Le sondage révèle qu’une proportion inquiétante de 73 % des professionnels de l’éducation de la région affirme que les élèves ne reçoivent pas les services professionnels auxquels la Loi sur l’instruction publique leur donne droit. C’est alarmant », a d’abord indiqué Marc Nolet, président du Syndicat des professionnelles et professionnels de l’Éducation du Lac-Saint-Jean, Pays-des-Bleuets et Baie-James (SPPLPB-CSQ).

Ces faits saillants proviennent de l’enquête menée par la Fédération des professionnelles et professionnels de l’éducation du Québec (FPPE-CSQ), le Syndicat des professionnelles et professionnels de l’Éducation du Saguenay (SPPÉS-CSQ) et le SPPLPB-CSQ.

Également, parmi les professionnels sondés, 81% d’entre eux estiment qu’ils ne sont pas suffisamment nombreux pour répondre aux besoins des élèves, alors que 61 % pensent qu’ils ne peuvent pas agir suffisamment en prévention.

Alors que plusieurs postes demeurent vacants à l’heure actuelle, dont en psychologie, en psychoéducation, en orientation et en orthophonie, près de la moitié (44 %) du personnel professionnel de la région déclare être en surcharge de travail, principalement en raison d’un trop grand nombre de mandats à accomplir (88 %), et d’une hausse du nombre d’élèves et d’enseignants à soutenir (62 %).

Une situation semblable partout au Québec

Par ailleurs, Jacques Landry, le président de la FPPE-CSQ, soutient que la situation difficile vécue au Saguenay et au Lac-Saint-Jean est semblable à celle vécue par le personnel professionnel partout à travers le Québec.

« Notre sondage, qui a reçu plus de 4 000 réponses, indique que 41 % des professionnels songent à quitter leur emploi. Les raisons invoquées sont, par ordre d’importance, les salaires trop bas (50 %), la lourdeur de la tâche (47 %) et le manque de reconnaissance (45 %). Je qualifierais la situation d’alarmante », commente-t-il par voie de communiqué.

Des solutions à suggérer

Les professionnels de l’éducation ne baissent pas les bras et fondent beaucoup d’espoir dans la négociation en cours pour le renouvellement de leur convention collective. Près de 70 % d’entre eux pensent qu’instaurer des seuils obligatoires de services professionnels diversifiés et complets dans chaque école permettrait au personnel de travailler davantage en prévention et d’arriver à répondre aux besoins des élèves.

Cependant, Jacques Landry indique que les conclusions au dossier tardent plus qu’il ne le faut. « Actuellement, les discussions aux tables de négociation stagnent. Le gouvernement ne propose rien de concret pour améliorer la situation actuelle qui ne cesse de se détériorer. Nous espérons qu’il profitera de la rentrée scolaire pour nous envoyer le message que les besoins des élèves du Québec font partie de ses priorités. »

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