PFAS dans l’eau de La Baie : les citoyens réclament des actions immédiates

Sara-Léa Bouchard, CKAJ 92,5 collaboration spéciale
PFAS dans l’eau de La Baie : les citoyens réclament des actions immédiates
La salle de la bibliothèque de La Baie était pleine à craquer mercredi soir. Une centaine de résidents du secteur ont pris part à la réunion. Certains d’entre eux ont dû même suivre ce qui se passait via le direct diffusé sur internet, à l’extérieur de la pièce. (Photo : Sara-Léa Bouchard, CKAJ 92,5)

C’est dans une salle plus que comble de la bibliothèque de La Baie, au terme de la séance du conseil d’arrondissement mercredi, que les citoyens du secteur ont martelé leur mécontentement et leurs inquiétudes face à l’inaction de la Santé publique dans le dossier des PFAS retrouvés dans l’eau potable.

« Là on sait que l’eau est contaminée, les PFAS sont dans le tapis, et vous dites de boire cette eau-là alors que toutes les études dans le monde disent que c’est dangereux et que ça peut même être source de maladies. C’est vraiment incompréhensible votre affaire! », s’est indigné Martial Laberge, résident de l’arrondissement de La Baie depuis 63 ans.

La pièce s’est vidée rapidement des chaises installées au départ, alors qu’une centaine de citoyens se sont entassés pour prendre part à la réunion. Plusieurs se sont plaints que la salle n’était pas adéquate pour le nombre de personnes présentes.

Également, plusieurs d’entre eux sont demeurés sceptiques devant les réponses fournies par la Santé publique, qui a essayé tant bien que mal de les éclairer et de les rassurer.

« Ce qui est mieux, c’est de diminuer l’exposition aux PFAS. Que ce soit dans l’eau ou ailleurs et on sait que l’eau participe de 5 à 30 % des PFAS auxquels on est exposé », a indiqué Jean-François Betala Belinga, médecin spécialiste en santé publique et en médecine préventive.

Il a ajouté que « même si vous arrêtez de boire l’eau, vous serez encore exposé aux PFAS dans d’autres choses. Donc, il faut travailler sur tout ça ensemble sans virer fou et créer d’autres problèmes qui sont beaucoup plus graves que ceux que vous voulez adresser », a-t-il conclu.

Michel Potvin, président de la Commission des finances de Saguenay, croit dur comme fer que la Ville en a déjà fait plus « que ce que le client en demandait » dans ce dossier.

« Nous, on ne peut pas aller plus vite que ça. Il nous faut des filtres, mais on n’est pas capable de les produire nous-même, donc il faut attendre encore un peu, cependant, la Ville a fait le maximum. Parce qu’on aurait pu aussi s’en laver les mains, dire que c’est de la faute de la Base militaire de Bagotville et la laisser se débrouiller avec ça. On a dit qu’on prenait nos responsabilités, donc on les a prises. »

En mode action

D’un autre côté, pour éviter d’attiser le feu davantage, la Ville de Saguenay a lancé mercredi des appels d’offres au coût de 6 M$, dont un premier montant de 2,7M$ pour l’achat de filtres, ainsi qu’une deuxième somme de 3,2M$ pour trouver une nouvelle source d’eau.

Bruno Taillon, directeur adjoint au traitement des eaux à Saguenay, a spécifié que la livraison et l’installation du système de filtration prévu, fait avec une résine échangeuse d’ions, ne devraient pas se faire avant janvier 2024.

Michel Potvin affirme que beaucoup de solutions sont envisageables, mais sur de plus longues périodes de temps.

« On aura peut-être besoin de deux ans pour faire les études, voir si on fait un puits plus haut, voir si on fait une usine de filtration, ou si on prend l’eau des puits de Laterrière, qui provient de la même nappe phréatique que La Baie, mais en amont. Ce que je peux dire, c’est que rapidement, les filtres vont être installés, donc ça sera garanti et une première chose de fait. »

Les autorités songent même à distribuer de l’eau potable à La Baie.

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