Le sommet de l’aluminium a permis à Rio Tinto de partager sa vision sur le futur de l’entreprise. Un contexte économique favorable et un marché prêt à investir pour de l’aluminium vert seront deux enjeux qui favoriseront la multinationale dans les années à venir.
En investissant dans l’aluminium vert, l’entreprise prévoit d’ailleurs développer de nouveaux marchés avantageux.
L’Europe et les États-Unis ont récemment annoncé des politiques de réindustrialisation massives, en réponse aux dernières années économiquement difficiles. Les projets industriels vont être appelés à prioriser des matériaux à faible empreinte écologique.
« Les grands blocs commerciaux que sont les États-Unis et l’Europe, qui constituent le plus grand marché au monde, viennent de changer leur façon de répondre au marché, en se basant sur deux notions fondamentales, soit la décarbonation et le respect des valeurs partagées », soutient Jean Simard, président de l’Association de l’aluminium du Canada.
L’aluminium produit dans la région dans les cuves AP60 avec l’énergie hydroélectrique se démarque d’emblée comme un produit vert, donc incitatif. Avec le nouveau projet Élysis, qui produira de l’aluminium carboneutre, donc encore plus vert, on devrait voir Rio Tinto s’approprier un marché unique avec une échelle de prix conséquente.
La demande va bondir
Jean Simard parle d’un contexte mondial favorable. Avec l’allégement du poids des véhicules, l’électrification des transports, les emballages recyclables, la demande en aluminium en Amérique du Nord devrait pousser la production à des sommets jamais vus.
« On sera appelé à produire dans les 25 prochaines années, ce qu’on a produit dans les 100 dernières. C’est gigantesque, la demande est là. L’aluminium est définitivement un matériau gagnant pour l’avenir, » soutient-il.
Des investissements dans la région
Rio Tinto prévoit débourser des sommes importantes dans les prochaines années dans la région pour la modernisation de certaines installations, mais également pour l’optimisation de la production. La volonté de produire un aluminium plus écologique oriente également certaines de ces décisions.
L’ajout de 80 cuves AP60 aux 16 déjà annoncées entre dans cette vision d’investissement local. L’annonce de 35 M$ pour un centre de recyclage d’aluminium au complexe Arvida s’imbrique également dans ce virage vert.
Rio Tinto compte également investir dans ses infrastructures hydroélectriques de la région pour maximiser le potentiel de ses centrales et moderniser ces dernières. Elle prévoit injecter plus d’un milliard de dollars d’ici 2035 pour la centrale Isle-Maligne. La possibilité d’ajouter de nouveaux barrages a été pour l’instant écartée, l’entreprise préférant optimiser chaque mégawatt produit dans ses installations.
Malgré un contexte de production favorable et une diversification de sa production, Rio Tinto ne semble pas prévoir la création de nouveaux emplois dans la région à court ou moyen terme.
