Charles Lavoie : De Dolbeau-Mistassini à la NCAA

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Par Janick Émond
Charles Lavoie : De Dolbeau-Mistassini à la NCAA
(Photo : Courtoisie)

On entend souvent dire que tous les chemins sont bons au hockey pour atteindre ses objectifs. Charles Lavoie est un nouvel exemple pour les hockeyeurs de la région. Après avoir joué la très grande majorité de son hockey mineur au Saguenay-Lac-Saint-Jean, le natif de Dolbeau-Mistassini s’est expatrié aux États-Unis afin de poursuivre sa carrière. La saison prochaine, il s’alignera pour les Falcons d’Albertus Magnus College, dans la NCAA Division 3.

Le parcours de Charles débute à Dolbeau-Mistassini, où il joua jusqu’à la catégorie Atome, avant de quitter le nid familial à 11 ans pour aller évoluer dans la structure Espoirs AAA du Saguenay-Lac-Saint-Jean.

Il joua également pendant une saison avec les Lynx du Pavillon Wilbrod-Dufour d’Alma. C’est durant cette année que lui et sa famille découvrent l’option d’aller jouer aux États-Unis.

« Durant un tournoi à Montréal, j’ai appris que plusieurs joueurs des autres équipes allaient aller jouer aux États-Unis dans les prochaines années. Je me suis mis à parler avec un papa d’un joueur qui allait partir jouer là-bas et il m’a fait découvert cette option et il m’a guidé vers les bonnes personnes pour entreprendre des démarches », raconte Alain Lavoie, le père de Charles.

Mais au départ, cette option n’intéresse que très peu Charles. Ne connaissant que très peu la structure américaine, la voie d’aller jouer aux États-Unis ne fait pas partie des plans dans l’immédiat.

Charles joua ainsi une autre année Midget dans la structure Espoirs AAA, et enfila même les couleurs des Élites de Jonquière pendant quelques matchs.

Entre-temps, avec un conseiller, Charles et ses parents s’envolent vers les États-Unis visiter des écoles. Ce voyage a permis au jeune homme de découvrir la structure pour laquelle il a eu un cœur de cœur.

« J’ai aimé l’esprit de communauté là-bas qu’on ressentait, et j’ai beaucoup aimé la façon dont les classes sont faites. Là-bas, nous sommes dans des groupes de 5 à 12 élèves, et nous sommes tous assis autour d’une table ronde. C‘est très différent d’un amphithéâtre au cégep disons, et ça m’intéressait plus. »

À 17 ans, il quitte donc le Québec en direction de Princeton au New Jersey, où il a poursuivi ses études tout en jouant au hockey dans la structure scolaire américaine. De plus, il a joué en parallèle au hockey dans la ligue civile.

« Les installations sportives sont aussi incroyables là-bas, c’est ce qui m’avait donné le goût de venir ici. »

Université

Avec la pandémie qui a frappé et la fin de son parcours scolaire, Charles s’est tourné vers la ligue Junior américaine. Il joua deux ans dans la EHL avec Boston et New York, où il s’est grandement démarqué.

Une vingtaine d’universités américaines lui ont donc soumis une offre pour qu’il aille jouer au hockey et poursuivre ses études avec eux.

« On a fait un tri, mes parents, moi et notre conseiller. On a visité quelques universités, et c’est finalement avec Albertus Magnus College que j’ai décidé d’aller. Ç’a vraiment cliqué pour moi là-bas. Je m’entendais bien avec le coach, et je me sentais voulu. Il y a quelques Canadiens en plus dans l’équipe, et aussi, l’équipe est l’une des meilleures dans la ligue. »

La balance entre le hockey et l’éducation était aussi parfaite pour Charles.

« Les études sont très importantes pour moi aussi, et d’avoir une balance parfaite entre ça et le sport, c’était important. Et je retrouvais ça là-bas. »

De plus, l’université a offert une bourse d’études très intéressante à Charles afin qu’il puisse y étudier sans trop se soucier du côté monétaire. Aux États-Unis, une année d’études coûte environ entre 80 000 $ et 100 000 $ US.

Ainsi, durant les prochaines années, le natif de Dolbeau-Mistassini poursuivra une maitrise en finances.

Attentes

Pour sa première saison avec les Falcons d’Albertus Magnus College, qui s’amorcera à l’automne, Charles Lavoie s’attend à être en mesure de faire sa place rapidement dans la formation.

Même si c’est l’entraineur-chef de l’équipe qui a insisté auprès de l’université pour le recruter, sa place dans l’alignement n’est pas encore confirmée.

« Je suis prêt à me battre et me tailler une place. Et honnêtement, je m’attends d’être en mesure de jouer une bonne partie des matchs. Pas tous, mais j’aimerais en jouer les trois quarts. »

Il indique qu’il aimerait faire sa place au sein du 3e trio de l’équipe et prouver sa place sur l’une des unités de désavantage numérique. Mais à sa 2e année, il compte tout casser.

« Mon objectif à ma 2e année sera de jouer tous les matchs, d’avoir ma place sur l’un des deux premiers trios et devenir un joueur important de cette équipe-là. »

À plus long terme, Charles ne sait pas encore ce qui l’attend.

« Je ne regarde pas ça encore. Je peux jouer ici jusqu’à mes 25 ans. Ensuite, si j’ai des offres en Europe, par exemple, je vais y penser, mais je ne suis pas rendu là encore. »

Leçons

De tout ce parcours, très atypique pour des joueurs de hockey de la région, Charles retient principalement tout l’éthique de travail que ça lui a demandé pour se rendre où il est aujourd’hui.

« Il n’a pas fallu que je sois seulement bon au hockey, il a fallu que je performe aussi à l’école. J’ai dû sortir de ma zone de confort constamment et toujours me dépasser pour gravir les échelons. »

Charles conclut en lançant un message aux jeunes joueurs de hockey. Celui qu’il y a du hockey pour tout le monde.

« Même si on est retranché d’une équipe, même si on ne suit pas le chemin normal, on peut se rendre loin. Grâce au travail et grâce au hockey, je vais être diplômé d’une université américaine. Jamais je n’aurais cru à ça. Suivez votre chemin, travaillez fort et vous allez atteindre vos objectifs.

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